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L'accessibilité numérique, un levier d’inclusion pour les personnes en situation de handicap

L’accessibilité numérique, c’est quoi ?

L'accessibilité numérique permet aux personnes en situation de handicap de percevoir, comprendre, naviguer, interagir avec le web et y contribuer. Au delà du web, l’accessibilité numérique concerne les documents PDF, les applications mobiles, les e-books ou encore le mobilier urbain numérique, comme les bornes interactives en gare par exemple, ou encore les bornes pour les vélos en libre services. Si des troubles visuels, auditifs, cognitifs, moteurs ou encore des troubles neurologiques peuvent limiter l’accès aux ressources en ligne ou aux outils numériques, des réponses à ces difficultés existent ! Ainsi, contrairement aux idées reçues, une personne atteinte d’un handicap visuel pourra naviguer sur le web si toutes les conditions sont réunies.

En France, on estime à près de 12 millions [1] le nombre de personnes en situation de handicap, soit une personne sur six. Mais les pratiques d’accessibilité numérique facilitent également l’accès au web aux seniors et peuvent, en réalité, être utiles à chacun et chacune d’entre nous puisque tout le monde peut se trouver, de façon temporaire ou non, en situation de handicap.

La notion de “handicap” fait référence à l’incapacité d’une personne à interagir dans un environnement donné. En effet, la Convention relative aux droits des personnes handicapées [2] explique que le handicap “résulte de l’interaction entre des personnes présentant des incapacités et les barrières comportementales et environnementales qui font obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres”. En résumé, le handicap est relatif à la situation donnée et à la société. Les mesures d’accessibilité viennent donc effacer ces barrières qui participent à créer des situations de handicap !

Qui doit agir ?

En France, les administrations publiques, les organisations délégataires d’une mission de service public, les organisations dites d'intérêt général ainsi que les entreprises privées dont le chiffre d’affaires en France est supérieur ou égal à 250 millions d’euros sont contraintes de rendre accessible toute communication ou information numérique, suite aux lois de 2005 [3] et 2019 [4]. Depuis la loi de juillet 2019, les organisations concernées sont dans l’obligation de publier une déclaration d’accessibilité indiquant le degré de conformité du site par rapport au référentiel général d'amélioration de l'accessibilité (RGAA) ainsi qu’un plan d'action et schéma pluriannuel de mise en accessibilité. Le non-respect de la loi entraîne une amende pouvant aller jusqu’à 20 000€.

Mais parce que l’inclusion est l’affaire de tout le monde, chacun et chacune peut se mobiliser pour rendre le web accessible, le secteur public comme le secteur privé, les organisations à but lucratif comme le secteur associatif. Au delà de l’obligation légale, prendre en compte l’accessibilité, c’est aussi prendre en compte l’intégralité de ses utilisateurs et utilisatrices potentiels.

“Dans un grand nombre de pays, l'accessibilité numérique est une exigence légale. Si les entités publiques sont toujours concernées, il existe parfois des différences pour les organismes privés. Cependant, de manière très claire, la tendance est à l'élargissement de l'exigence d'accessibilité à tous les fournisseurs d'information et de service en ligne, quel que soit leur statut. À cet effet, il est intéressant de constater que plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Grande Bretagne, n'ont pas créé de loi spécifique concernant l’accessibilité numérique. Ils se sont simplement appuyés sur des lois anti discrimination (ADA : Americans with Disabilities Act aux Etats Unis) qui stipulent que toute entité qui fournit un service au public doit le faire sans discrimination. Ainsi, tout service en ligne (site web, application, objet connecté, etc.) est considéré comme un service au public, au même titre qu'un hôtel, un restaurant, une école, des bureaux professionnels, etc. et doit donc être accessible aux personnes handicapées. Enfin, il est important de noter que l’égalité et la non-discrimination font parties des droits fondamentaux des êtres humains et qu’à ce titre les moyens pour y parvenir, dont l’accessibilité numérique, ne constituent pas une contrainte mais bien une exigence.
Eric Gateau - Cofondateur et consultant Temesis

Les effets induits de l’accessibilité

Que ce soit pour des raisons éthiques, de principe ou encore d’image de marque, les organisations peuvent être incitées à prendre en compte l’accessibilité dans leurs projets numériques. Faire le pari d’un site accessible, c’est contribuer à l’inclusion des personnes en situation de handicap, mais de façon plus large, c’est augmenter sa cible potentielle d'utilisateurs et utilisatrices et faciliter l’accès de tout le monde à ses solutions numériques. C’est aussi accueillir la diversité au sein de son public utilisateur, ce qui peut permettre non seulement d’améliorer son image de marque mais également être source d’innovation pour l’organisation. Parmi les différents bénéfices induits de l’accessibilité numérique, la sobriété dans le code ou encore la bonne structuration de celui-ci peuvent avoir des effets positifs, entre autres sur le référencement du site, en améliorant notamment la sémantique du code utilisé.

“ Un site accessible, c’est un plus grand confort de navigation pour tous les internautes, et au final une meilleure performance et compréhension. L’accessibilité est bel et bien une opportunité à saisir pour rendre les services plus accessibles, plus ergonomiques, plus fluides, et finalement plus simples d’utilisation pour tous et toutes ! Nous en faisons le constat systématique chez Signes de sens : en répondant aux problématiques d’accessibilité, on améliore le service pour tout le monde, c’est pour cela que nous parlons de Conception Universelle.
Un conseil pour se lancer ? Travailler l’accessibilité est une démarche de progrès continu qui doit concerner toute la chaîne d'information de l'organisation, que le support soit numérique, papier, signalétique… Bien sûr, ça ne se décrète pas, ça s’organise dans la durée par une approche globale centrée sur l’utilisateur ou l’usager. Chez Signes de sens, c’est ce que nous faisons : nous accompagnons les structures dans l’évolution de leurs pratiques vers plus d’inclusion, par le design de services, c’est-à-dire une réflexion portant sur l’ensemble des parcours, co-désignés avec les équipes et leurs bénéficiaires. Signe de Sens conçoit des outils facilitant l'accès à l'information et accompagne les acteurs du médico-social, de la culture, des services publics dans leur transition inclusive, par la Conception Universelle et le Design de services. Nous avons par exemple mis au point la Bulle Ellix, ou encore notre programme Infos-accessibles lancé en 2014 : Infos-accessibles est un portail démonstrateur montrant comment rendre l’information accessible sur le web en agissant conjointement sur la technique (RGAA), l’ergonomie (besoins de l’utilisateur, ergonomie du parcours en ligne) et le contenu (textes en “facile à lire”, photos décrites, vidéos accessibles avec sous titrage). Nos actions visent à accompagner vers l’autonomie les personnes en situation de handicap cognitif, sensoriel et psychique. Nous défendons une vision positive du handicap considérant la diversité comme une richesse et comme un moyen d'innover au service de tous. »
Simon Houriez - Directeur et fondateur de Signes de sens

Comment cela s’applique ?

Pour assurer l’accessibilité d’un contenu numérique en France, nous disposons du référentiel général d'amélioration de l'accessibilité (RGAA). Ce référentiel répond aux normes européennes et internationales [5] et est composé de 13 thématiques :

Images – Cadres – Couleurs – Multimédia – Tableaux – Liens – Scripts – Éléments obligatoires – Structuration de l’information – Présentation de l’information – Formulaires – Navigation – Consultation

Chacune d’elles comprend un certain nombre de critères formulés en questions, par exemple : “Critère 1.1 : Chaque image porteuse d’information a-t-elle une alternative textuelle ?”