Origine de l’étude
En 2014, moins de 4% des sites des pouvoirs publics présentaient une attestation de conformité prouvant l’accessibilité de leur site et seuls 14% des éléments requis étaient présents [1] . En 2019, une étude [2] menée sur l’accessibilité des e-publications institutionnelles de grandes entreprises françaises montrent que seulement 18% des publications proposées en ligne sont accessibles.
A ce jour, aucune étude n’a été réalisée pour les structures de l'ESS qui proposent pourtant des solutions, informations et services de proximité aux habitants. En effet, l'Économie Sociale et Solidaire regroupe un ensemble de structures “organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale” [3] . S’il s’agit d’un secteur naturellement sensible aux questions d’inclusion, il n’est pas nécessairement familiarisé avec les bonnes pratiques d’accessibilité numérique.
Les tendances dégagées par cette étude doivent pouvoir encourager chaque structure à aller plus loin dans la mise en accessibilité de son site. Dans le cadre du projet Simplon Access, une dizaine de sites bénéficient également d’un accompagnement spécifique [4] pour la prise en compte des bonnes pratiques d’accessibilité numérique.
Éléments de méthodologie
Decription de l'échantillon étudié
L’étude porte sur un échantillon de 30 structures de l’ESS présentes dans les 18e, 19e et 20e arrondissements parisiens, dont certaines situées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Nous avons sélectionné une dizaine de structures [5] par arrondissement. Afin d’avoir un panel de structures le plus représentatif du secteur, les structures sélectionnées présentent des caractéristiques différentes, en termes de statuts (associations, entreprises, coopératives) et en termes d’activités : les missions des structures sélectionnées sont diverses (éducation populaire, accompagnement à la création d’entreprises, insertion professionnelles, etc.).
Les pages choisies
L’analyse de chaque site internet a été effectuée sur un échantillon de 5 pages, comprenant les pages généralement les plus fréquentées à savoir la page d’accueil et la page de contact, ainsi que des pages de contenus présentant les éléments suivants : contenus tiers (vidéos / PDF / podcasts), formulaire, photos ou galerie d’images. Certaines structures ayant des sites internet peu développés en quantité de pages, nous avons ajusté ce choix aux pages disponibles sur les sites. L’étude rejoint donc la méthode préconisée par le RGAA qui recommande d’effectuer un audit sur un échantillon de pages restreint mais représentatif du service en ligne.
Les critères d’accessibilité choisis
38 critères [6] ont été sélectionnés, de manière à couvrir l’ensemble des 13 thématiques citées plus haut mais aussi du fait de leurs impacts sur les différents handicaps. En effet, le choix des critères s’est fait en fonction :
- de leurs impacts sur les utilisateurs et utilisatrices, la diversité des critères a été un facteur clé afin de s’assurer que les critères sélectionnés concernaient une multiplicité de handicaps
- de l’évaluation de l’impact par le Secrétariat général à la modernisation de l'action publique français (SGMAP), l’impact du non -respect d’un critère peut aller de faible à bloquant, un défaut d’accessibilité avec un impact bloquant pouvant limiter l’accès au contenu et être ainsi générateur d’exclusion ;
- ont été privilégiés les critères amenant à des corrections simples, dans le sens où elles sont réalisables pour des équipes non formées à l’accessibilité numérique et dans l’optique d’une priorisation des actions correctives (la difficulté, la durée de mise en œuvre de l’action corrective et l’impact estimé ont été pris en compte) ;
- enfin, certains critères ont été choisis pour leur rapidité à être testés, et ainsi nourrir la vision d'ensemble de l’étude.
Évaluation de la conformité des critères
Pour chaque critère, les tests [7] nécessaires ont été réalisés afin de déterminer si le résultat est :
- conforme : la bonne pratique est mise en œuvre ;
- non conforme : la bonne pratique n’est pas mise en œuvre ;
- non applicable : le test ne peut être effectué car la situation n’existe pas sur le site.
Limite de l’étude
Nous utiliserons, dans l’étude, le terme de moyenne de conformité, pour évoquer la conformité des site aux critères choisis ; il est à noter que les résultats s’appuient sur l’échantillon étudié, à savoir 5 pages par site et un nombre de critères restreint. Les chiffres permettent d’avoir une première vision de la prise en compte de l’accessibilité sur chaque site internet audité. De plus, l’ensemble des critères ne s’appliquant pas à tous les sites étudiés, les résultats dits “non applicables” ont été retirés des moyennes afin de ne pas impacter les chiffres finaux.